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NOTICE SUR UN TEXTE

sion de l’état brugunde en quatre royaumes ; 2o « puissance qui présentement régit la Lyonnaise germanique, » quandiu præsens potestas Lugdunensem Germaniam regit[1]. C’est en qualité de Lyonnais que Sidoine appelle Hilpéric notre tétrarque ; c’est comme roi barbare résidant à Lyon que Hilpéric est désigné par cette formule emphatique, « pouvoir qui présentement régit la Lyonnaise germanique. » Hilpéric et sa femme Caretena, enterrée plus tard à Lyon, sont l’un le roi qui, présent aux dîners de l’évêque de Lyon Patiens, ne cesse de louer ces bons repas, et l’autre, la reine qui ne cesse de louer les jeûnes du même prélat, comme on lit dans une lettre de Sidoine Apollinaire à cet évêque[2].

Il faut bien admettre que les évêques, comme les prêtres, causant entre eux, aient quelques moments de gaîté, et que le sujet en soit quelquefois fourni par les meilleures paroissiennes. Patiens faisait de bons repas quand les lois de l’Église le permettaient ; il jeûnait aux dates prescrites.

Les Burgundes étaient alors alliés de l’empire romain contre les Visigoths qui voulaient s’emparer de Clermont-en-Auvergne, ville épiscopale de Sidoine Apollinaire, voisine à l’est des Burgundes, à l’ouest des Visigoths.

« Notre ville, » écrivait en 473 ou environ Sidoine Apollinaire, « est une sorte de barrière qui marque la limite entre les nations voisines, et leurs armes nous terrifient ; placés au milieu d’elles, nous sommes une proie lamentable qu’elles s’envient ; suspects aux Burgundes, voisins des Goths, nous inspirons la colère aux Goths qui nous attaquent, la jalousie aux Burgundes qui nous défendent[3]. »

La glose sur Gebennas : Burgundionum clausuræ sunt quas inter se et Gallos habent, peut être contemporaine de cette lettre. À partir de l’an 475, où les Visigoths s’emparent de Clermont, les Cévennes séparent les Burgundes des Visigoths, non plus des Galli. Dans la langue de l’empire romain, l’expression Galli désigne la population sujette de cet empire entre les Alpes,

  1. Éd. Krusch, p. 83, l. 16-17.
  2. Epist. VIII, 12, éd. Krusch, p. 101, l. 20-21 : Ut constat indesinenter regem præsentem prandia tua, reginam laudare jejunia.
  3. Epist., l. III, 4, éd. Krusch, p. 43, l. 6-9.