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où il porte ce titre écrit de la main de l’auteur : « Inventaire des laiettes, coffres, registres, mémoires et sacs ainsi qu’ils ont esté ordonnez et rangez par les srs Dupuy et Godefroy du temps de Monsieur le procureur général Mole et comme encore ils sont en la présente année 1650. » Cet État sommaire est encore transcrit au début ou à la fin de quelques copies de l’inventaire des layettes. Il est, conformément au classement que j’ai indiqué au début, divisé en trois séries, Coffres et layettes, Sacs et Registres, dont la seconde, subdivisée en guichets, n’est pas autre chose que la répétition de la feuille J 1165, n° 57 ; on y voit même figurer les « quatre grands sacs en l’armoire derrière la porte. » L’identité du Supplément actuel avec les Sacs est donc absolument démontrée. Il serait à souhaiter que l’ancienne dénomination vînt reprendre entre celles des Layettes et des Registres la place de l’appellation « Supplément » dont je n’ai pas trouvé d’exemple avant 1836 et qui a fait généralement prendre pour une annexe cette partie intégrante du Trésor des chartes.

Dans le vol. 25 de Dupuy, l’État sommaire est précédé d’une notice sur le Trésor reproduite dans le Traité des droits du Roy[1] et suivi d’une table alphabétique de manière à former un ouvrage sans doute destiné à être publié. J’ignore si cet ouvrage fut jamais imprimé ; mais il fut recopié de la main de Dupuy en un petit volume « pour mettre au Trésor des chartes, » ainsi que l’indique une apostille ajoutée au titre. Ce petit volume porte aujourd’hui le no  14009 du fonds français à la Bibliothèque nationale.

Le classement de Dupuy se ressent de la hâte avec laquelle il a été établi ; j’ai déjà signalé certaines irrégularités dans l’ordre des layettes ; dans la série des Sacs, un même guichet contenait souvent les matières les plus diverses. En réalité, cette série aurait dû n’avoir qu’un caractère provisoire, et les matières qui la composaient auraient dû être peu à peu rapprochées des matières semblables contenues dans les Layettes. Elle allait au contraire toujours en s’accroissant, non seulement par l’entrée de nouveaux fonds, mais même par la rentrée de pièces du Trésor inventoriées par Dupuy, qui, une fois sorties de leur place pour servir de preuves dans des débats judiciaires ou autres, étaient trop souvent

  1. Édition de 1655, p. 1005.