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le secret de la marquise

tendres ; lui demandant si elle était malade, mais Louise ne répondait pas, l’accablement qui s’était emparé de son être l’avait rendue parfaitement insensible à tout. Une terreur subite s’empara du jeune homme.

— Morte, s’écria-t-il, elle est morte !

Il se laissa retomber sur son lit, épuisé, brisé par une douleur immense ; des sanglots convulsifs soulevèrent sa poitrine, il pleura avec amertume.

— Morte ! répétait-il, elle est morte, pourquoi ne suis-je pas mort aussi ? »

Au même moment la marquise entra, aperçut son fils ainsi sanglotant, le visage enfoui dans ses oreillers. Était-il vrai ? Il pleurait, donc il était sauvé. La pauvre femme ne put retenir un cri de joie.

— Hector, mon enfant adoré, dit-elle en se penchant sur lui, regarde-moi, tu me reconnais, n’est-ce pas, puisque tu as pleuré, tu es sauvé maintenant, oh ! mon cher enfant, que d’angoisses nous avons éprouvées à ton endroit ; mais Dieu soit béni, tu nous es rendu.

— Louise, dit-il, elle n’est plus.

La marquise crut qu’il faisait allusion à la confidence qu’elle lui avait faite, qu’il voulait dire : Louise n’est plus pour moi qu’une sœur, il m’est défendu de l’aimer : et que c’était là le sujet de ses larmes.

— Rassure-toi, dit-elle en pressant la tête de son fils sur son sein. Louise n’est pas ta sœur, tu peux lui faire partager ta tendresse, elle est l’enfant de Marie, ma fille est morte lorsqu’elle était encore au berceau. »

Et la marquise raconta tout ce que la nourrice