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le secret de la marquise

si joyeux que la nourrice ne put se défendre de l’imiter.

— Comme vous voilà fait, monsieur le marquis !

— Oui, n’est-ce pas que j’ai bonne mine, fit-il en se regardant dans une glace… Vous pouvez bien rire, moqueuse, ajouta-t-il en se tournant vers sa cousine, vous avez eu la chance de trouver une toilette qui semble avoir été faite exactement pour vous.

En effet, la jeune fille était très mignonne dans une robe ayant appartenu à Marie du temps de sa jeunesse ; les deux femmes étaient à peu près de même taille, ce costume de petite villageoise seyait à ravir à Louise. Marie la regardait avec tendresse.

— Chère enfant, lui dit-elle, vous me ramenez à mes vingt ans. »

— Nous faisons un joli couple ainsi, reprit Hector, en s’asseyant près de la jeune fille.

— Oui, dit la malade d’un air rêveur. Puis elle ajouta à part elle : « Si le ciel le voulait. »

Aux regards furtifs qu’Hector et Louise échangeaient de temps en temps, il était facile pour un observateur de deviner que ces deux jeunes gens s’étaient compris, qu’ils avaient échangé leurs sentiments. C’est ce dont en les contemplant attentivement Marie fut vite convaincue. Alors soudain ses traits s’illuminèrent, son visage prit une telle expression de bonheur que Louise, la regardant, en fut surprise.

— Comme vous avez l’air bien, chère Marie, lui dit-elle, vous êtes beaucoup mieux, vous ne souffrez pas à présent !