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le secret de la marquise

sonne on remarquait un abandon, une aisance de manières charmante, et plus il constatait les avantages de la transformation de la jeune fille, plus il sentait qu’il l’aimait d’un sentiment qui ne pourrait s’éteindre.

Après avoir pris le réconfortant de sa nièce, la marquise se sentit plus calme. Louise, croyant que l’état de sa tante n’était dû qu’aux fatigues du voyage, ordonna de suite que l’on servît le souper. La jeune fille avait fait préparer pour ce soir-là tout ce qu’elle savait flatter le goût de Madame de Montreuil et de son fils. L’ingénieuse enfant n’avait rien oublié. Hector, malgré ses préoccupations, se sentait néanmoins heureux de constater que de loin il avait occupé sa pensée, il le voyait, il n’avait pas été oublié.

La jeune fille, elle, était rayonnante de joie. Il y avait tant de contentement dans son cœur, son babil était si gai, si animé que bientôt Madame de Montreuil et son fils, au contact de cette franche gaieté, oublièrent tous deux leurs secrètes douleurs, pour écouter avec plaisir, telle qu’une joyeuse musique, le bavardage de Louise. Que d’histoires elle avait à leur raconter, que de questions à leur faire ! Elle voulait tout savoir, tout connaître ; ils n’avaient pas assez de temps pour lui répondre.

Tout à coup, la conversation fut interrompue par des détonations au dehors. Une grande clarté illumina le château ; mille jets de lumière aux différentes couleurs montèrent vers le ciel. C’était un feu d’artifice préparé pour le retour des châtelains ; plusieurs villageois, réunis dans la cour, venaient souhaiter la bienvenue à leur seigneur.