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rigueur, car autrement, comment conserver facilement l’égalité dans le partage du sol ?

Dans chaque ville, bourg ou village, les maisons étaient divisées par dixaines, à la tête de chacune desquelles la législation avait placé un officier subalterne. Le dixainier ne fesait qu’ouvrir une hiérarchie compliquée. Un décurion avait la présidence sur cinquante familles ou cinq dixaines. Venait ensuite le centurion. Celui-ci était lui-même subordonné à un dignitaire qui avait cinq cents familles sous son obéissance ou sous ses soins, et qui était l’inférieur immédiat du chiliarque, grand-officier qui ne reconnaissait de supérieur que le vice-roi de province.

Le dixainier avait à remplir deux obligations remarquables, — la première, de demander au décurion le grain pour ensemencer les terres, la laine et le coton pour filer et tisser ; enfin, les secours nécessaires en cas d’incendie ou de quelque autre malheur.

La seconde obligation, — qui peut paraître singulière, — c’était de déclarer lui-même, en fesait son rapport, des fautes qu’il pouvait avoir commises dans sa gestion. Mais c’était bien le seul moyen d’être puni avec douceur, car la faute venait toujours à être découverte. S’il avait différé un seul jour d’accorder les secours nécessaires, il était puni sévèrement.