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continuel fuit vespera et fuit mane, dans le même sens que Daniel lorsqu’il dit usque ad vesperam et mane dies duo millia tricenti (v. 14), car ainsi que le fesait observer Deluc, comment, en parlant de la première époque, Moïse aurait-il pu l’assimiler à des jours de vingt-quatre heures, puisque ceux-ci sont mesurés par des révolutions de la terre sur son axe, en présence du soleil, et que cet astre n’a été disposé qu’à la quatrième époque, pour répandre la lumière sur la terre.

Les six jours de la création sont donc selon l’idée heureuse de Bossuet six progrès par lesquels le monde est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Entre les créations des êtres organisés, plusieurs révolutions ont anéanti les diverses générations qui ont apparu aux diverses phases de la terre, après lesquelles notre planète pacifiée reçut les êtres qui l’animent maintenant. C’est la période historique à laquelle nous appartenons et qui dure encore.

Gloire à Moïse qui a proclamé il y a trois mille ans ce fait si remarquable de la succession des êtres vivans en raison directe de la complication de leur organisation, — fait qui n’est connu à nos savans par des observations positives que depuis moins d’un demi siècle.