Page:Bibaud - Deux pages de l'histoire d'Amérique, 1857.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 62 —

Notre savant cite plus mal habilement encore Origène, non pas tant parce qu’il n’est pas orthodoxe, — cela ressemblerait trop à une chicane — mais parce que ce philosophe des premiers tems du christianisme ne pouvait voir qu’une allégorie dans le récit génésiaque précisément, supposé-je, parce qu’il n’était et ne pouvait être géologue. Que M. Reboul rejette s’il lui plaît, les pasteurs hébreux, mais qu’il ne leur substitue pas Origène.

Cependant M. de Fraissynous ne me condamne-t-il pas par son interpellation aux géologues ?… Desdouits, professeur au collége Stanislas nous dit : « la succession des phénomènes géologiques, tels que la formation des bancs minéraux et l’enfouissement des fossiles dans les roches pierreuses accusent d’immenses intervalles de temps. Les faits géologiques ne sont nullement le produit des jours génésiaques, et Moïse n’a point parlé des créations primitives parce qu’elles n’ont aucun rapport nécessaire avec celle de l’homme. »

Le savant membre de l’Institut de France a donc tort de se prévaloir de ce qu’a dit un grand évêque de France, mais qui vivait à une époque encore malheureuse pour la géologie.

Le cardinal Wiseman nous apprend que St. Justin martyr suppose une période indéfinie entre la création et l’organisation de l’univers, et que St. Cœsarius et St.