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l’histoire du monde, ce n’est point à des pasteurs hébreux, mais à Copernic, à Keptler, à Galilée, et à Newton ou à Laplace qu’il a transmis ses lumineuses inspirations. On veut enfin admettre la conclusion, — non celle de M. Reboul, mais celle qui se déduit naturellement des autorités qu’il cite.

Analisons en effet : Galilée, Kepler, Laplace sont des génies inspirés par la nature de même que Newton. Il ne s’en suit rien contre les géologues anglais, à moins qu’ils ne se mettent sans raison[1] en contradiction avec les principes mis en évidence par ces génies surhumains, qui ne sont cependant pas des géologues. M. Reboul aurait pu citer plus à propos le baron Cuvier ; mais il n’est pas pour lui, non plus que Buckland, D’Omalus d’Halloy, Passot et d’autres géologues, qui se sont rangés du côté des pasteurs hébreux.

Le texte de St. Augustin les condamne-t-il ?… Ils ne défendent pas le texte et chaque mot du texte de la Genèse quand-même, bien qu’ils n’y sentent pas qu’absurdités, comme M. Reboul semblerait le supposer ; mais ils prétendent que l’on peut admettre le récit de Moïse, et demeurer encore aussi bons géologues que le membre de l’Institut.

  1. Des théories entières, regardées d’abord comme lois, sont souvent abandonnées de nos jours, comme la théorie de la lumière de Newton, ce que M. Reboul paraît ignorer, — ce dont, du moins, il ne veut tenir aucun compte.