Page:Bibaud - Deux pages de l'histoire d'Amérique, 1857.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 24 —

avait des prix pour les archers, les lanciers, les frondeurs, les mousquetaires et les artilleurs. Quand les Portuguais revinrent ils trouvèrent au lieu de timides Indiens, des bataillons aguerris qui les chassèrent jusque au pied de leurs forts, ou les taillèrent en pièces. Ceux qui s’étaient signalés par des actes éclatans de courage ou de vertu portaient un habit de couleur pourpre.

Le cacique, un juge, des registres — ces derniers pour la police et la direction des travaux publics — formaient l’ordre militaire, politique et civil. Ces magistrats étaient nommés par l’assemblée générale des citoyens, sauf le droit d’approbation par les Pères. Il y avait en outre un chef nommé fiscal, espèce de censeur public, élu par l’assemblée des vieillards. Un tenicute veillait sur les enfans et rendait compte aux missionnaires des observations qu’il avait faites sur le caractère, les qualités et les défauts de ses élèves.

Enfin la tribu était divisée en plusieurs quartiers, et chaque quartier avait un surveillant. Un chef d’agriculture était chargé de faire la visite des instrumens aratoires et d’obliger les chefs de famille d’ensemencer leurs terres.

En cas d’infraction aux lois, la première faute était punie par une réprimande secrète, ou plutôt par une remontrance, — la seconde par mie pénitence publique, et