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Déjà la joie expansive du fils en revoyant sa mère avait troublé l’esprit et le cœur de la folle Nelly. Ce fut pire quand Mme Serravalle dut partager avec elle les hommages des visiteurs et que Ferdinand, encore sans défiance, étala devant tous son orgueil filial.

Il y eut d’abord quelques taquineries, des bouderies sans motif, plus ou moins longues ; puis, peu à peu Nelly versa sur sa belle-mère tout ce qu’il y avait en elle de souffrances mal contenues, d’amertumes volontaires, de colères injustes.

Quelque effort que fît Mme Serravalle pour dérober à son fils ce côté fâcheux du caractère de sa bru, il finit par s’en apercevoir. La veuve s’effaçait le plus possible ; sa quasi-réclusion, qu’il attribuait à un besoin de repos, ne suffisait pas aux exigences de la jeune femme : il ouvrit les yeux et éprouva la première douleur de sa vie.