Page:Bethléem - Romans à lire et romans à proscrire, 7e éd.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
ROMANS À PROSCRIRE

Le lion amoureux est une nouvelle d’amour de 100 pages, calme et d’un style plus soigné. (Ce lion est, suivant le langage de l’époque, un élégant désœuvré).

Ses romans historiques : Le Comte de Toulouse ; Le vicomte de Beziers, etc., sont de violents pamphlets contre l’Eglise ; ils sont heureusement délaissés.

On peut lire : Le martyre de Saint-Saturnin ; Contes et récits de ma grand’mère ; L’orpheline de Waterloo ; Le tambour Bilboquet ; Le petit pêcheur, courts récits pour la plupart publiés chez Ardant.


Stendhal.Omnes fabulæ amatoriæ (Décrets des 4 décembre 1828 et 20 juin 1864.)

Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle (1780-1842), fut successivement soldat, administrateur, diplomate, fit les guerres de l’Empire et apprit le libertinage et l’impiété dans la lecture des philosophes.

Après avoir publié des études de critique : Rome, Naples et Florence (à l’Index) ; Histoire de la peinture en Italie ; Racine et Shakespeare ; Promenades dans Rome ; il lança des romans irréligieux et impurs : Armance (amour et fatalisme) ; Le rouge et le noir (lutte entre la Révolution et le parti prêtre), œuvre condamnée que Taine a lue, dit-on, plus de 60 fois. La Chartreuse de Parme (amour « cristallisé » ) ; L’abbesse de Castro (effets de l’amour passionné).

Il termina sa carrière par L’Amour, Les mémoires d’un touriste et quelques autres autobiographies orgueilleuses.

Cet homme vicieux, cet écrivain aride, qui semble ne noter que des idées, ce psychologue profond, ce philosophe supérieurement « détestable », comme dit Sainte-Beuve, a exercé une influence considérable sur la pensée contemporaine et s’est attiré de nombreux admirateurs. Balzac et Zola avaient un culte pour lui, et Bourget, dit-on, ne se lasse pas de le lire.