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II                     PRÉFACE.

Un avantage que notre Dictionnaire offrira sur tous les autres, et même sur celui de l’Académie, ce n’est pas seulement la conjugaison de tous nos verbes irréguliers, c’est encore la forme orthographique d’un grand nombre d’autres verbes. Donnons-en quelques exemples.

Si l’on cherche payer, planchéyer, se noyer, s’ennuyer, on trouvera : je paie, nous payons, je paierai, je paierais, que je paie, que nous payions. De même pour les autres verbes. Nous changeons l’y en i simple devant l’e muet ; mais on peut, d’après l’Académie, conserver l’y dans toute la conjugaison.

Si l’on cherche les verbes en eler, eter, comme appeler, jeter, etc., on trouvera j’appelle, je jette, avec cette remarque que les lettres l et t redoublent la consonne devant un e muet dans la conjugaison de ces verbes.

À la vérité, il y a de nombreuses exceptions ; mais on les trouvera à leur ordre alphabétique, dans notre Dictionnaire.

Si l’on cherche les verbes en ier, comme concilier, négocier, remercier, nous donnons les premières et les secondes personnes de l’imparfait de l’indicatif et du présent du subjonctif : nous conciliions, nous négociions, nous remerciions, vous conciliiez, vous négociiez, vous remerciiez ; que nous conciliions, que vous conciliiez, etc. L’i du radical se conservant dans toute la conjugaison, il y a nécessairement deux i à l’imparfait de l’indicatif et au présent du subjonctif.

Enfin, si l’on cherche les verbes terminés en ouer, uer, comme allouer, atténuer, etc., nous écrivons, à l’imparfait de l’indicatif et au présent du subjonctif : nous allouïons, vous allouïez, que nous allouïons, que nous atténuïons, que vous allouïez, que vous atténuïez, parce que, dans ces verbes, l’i précédé d’un u prend un tréma.

Nous n’aurions pas été complet, si nous n’avions placé, à leur ordre alphabétique, tous nos synonymes. C'est encore une partie qui manque dans tous les petits Dictionnaires et qui se trouve dans le nôtre.

On trouvera encore, à la suite de notre Dictionnaire, un Dictionnaire d’histoire, de géographie et de mythologie. On nous saura gré de ce supplément qui empêchera de recourir aux livres spéciaux et épargnera ainsi bien des frais.

En un mot, nous n’avons rien négligé pour que notre Dictionnaire répondît à son titre. Ce qui le fera apprécier encore davantage, ce sont les nombreux exemples que nous donnons pour éclaircir le sens des mots, et en justifier l’emploi.

Tous ces avantages réunis nous permettent d’espérer que le succès couronnera nos efforts, et que le public accueillera avec bienveillance un livre qui sera d’une utilité réelle, et qui manquait incontestablement à toutes les classes de la société. En ce qui concerne la prononciation, il sera on ne peut plus précieux pour les personnes de la capitale et de la province, et pour les étrangers qui voudront faire usage de notre Dictionnaire. On trouvera à tous les mots dont la prononciation est douteuse la prononciation figurée.

Nous avons apporté le plus grand soin à cette partie si négligée par les autres Dictionnaires, et si incomplète dans le Dictionnaire de l’Académie.