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31. Berthollet à Berzelius.
21 juillet 1817.

Monsieur,

J’ai eu le plaisir de voir Monsieur d’Ohsson83 et de m’entretenir avec lui de tout ce qui vous concerne. Je lui ai remis les 325 francs que la société des Annales m’avait comptés pour votre part de rédaction. Vous êtes compris pour le reste dans la banqueroute de Klostermann.

Vous continuez à donner une grande perfection à l’analyse chimique qui était encore si imparfaite lorsque je m’occupais de cette science, quoique j’en sentisse bien l’importance ; je ne sais ce qu’on a le plus à louer, ou de la sagacité que vous mettez dans vos travaux, ou du nombre des objets que vous embrassez dans vos recherches.

Il est bien fâcheux que dans les discussions scientifiques il s’introduise une aigreur qui s’allie si mal avec la recherche de la vérité. Il est si facile de se tromper que tous devraient avouer même une erreur aussi volontiers qu’ils proclament une découverte. J’ai vu avec peine qu’on avait manqué dans quelques discussions aux égards que vous doivent tous ceux qui chérissent la science.

J’ai remis à M. d’Ohsson le troisième volume des Mémoires d’Arcueil ; vous n’oubliez pas que ce volume contient plusieurs articles surannés ; cependant quelques-uns pourront vous intéresser. Agréez la profonde estime et la haute considération avec lesquelles j’ai l’honneur d’être,

Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur
Berthollet.

Paris 21 juillet 1817.