Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cependant, Modesta considérait avec douleur les ravages de la maladie sur la figure de l’adolescent. Dès qu’ils furent seuls, elle rejeta tout à fait son voile, s’assit sur le bord du lit, & serrant entre ses doigts les doigts fluets & brûlants du malade, elle sentait un grand déchirement de cœur & elle retenait les mots qui lui venaient aux lèvres : « Enfant chéri, ils t’ont tué !… ou ils t’ont laissé mourir ! »

Puis, brusquement, elle se pencha sur lui, approcha sa bouche de son oreille en murmurant :

— N’aie pas peur ! Moi, je te guérirai. Je savais, par Lucius l’évêque, que tu étais malade. C’est pourquoi je t’ai envoyé cette vieille qui est plus savante que tous les médecins, qui connaît des herbes puissantes… Tu l’as vue, n’est-ce pas ?