Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

giait d’instinct auprès de cet homme rude, dans l’espoir d’un bon conseil.

Il fut accueilli paternellement par l’évêque, qui l’embrassa & lui baisa l’épaule en mettant dans ses démonstrations quelque chose de plus affectueux que ne l’exigeait la stricte étiquette. Lorsque, après bien des détours, Augustin eut avoué à Lucius le motif de sa visite, d’abord ce dur Africain fronça les sourcils : « Une femme ! Qu’est-ce que c’était que cela ! Valait-il la peine seulement d’y penser ? » Puis le chrétien se ressaisit bien vite. Il jugea qu’Augustin avait commis une faute en n’épousant pas la mère de son enfant & surtout en la renvoyant d’un cœur aussi léger ! Ayant réfléchi quelques instants, il déclara :

— Tu dois la faire venir !… Oui, tu le dois, pour qu’il ne subsiste rien