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son sermon & il leur parla sur l’amour coupable des créatures, la nécessité de se détacher de toutes affections terrestres, enfin sur le repos de l’âme qui ne se trouve qu’en Dieu. Mais la sienne était plus troublée que jamais. Il avait beau s’exciter au détachement, la voix suppliante d’Adéodat chuchotait toujours à son oreille : « Père, ce n’est pas le médecin qu’il faut faire venir !… » Serait-il impitoyable à ce point ? Allait-il rejeter la prière d’un mourant qui était l’enfant de sa chair, & qui était devenu aussi l’enfant de son cœur & de son esprit ?…

Il roulait ces pensées en rentrant à la maison de ses hôtes.

Depuis son retour à Thagaste, il traversait une véritable crise. En ce moment où il reprenait goût aux lettres profanes, où, dans la maison paternelle,