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dulations pareilles à celles des vagues, des volutes au déroulement sans fin, de grandes roses qui semblaient tournoyer & grandir autour d’un axe invisible. Plus loin, c’étaient comme des traces de pas légers, la giration éperdue d’une danseuse dans ses voiles tourbillonnants. Et la nappe vermeille des sables s’enfonçait dans les lointains de l’horizon sidéral, où s’ébauchaient confusément des formes de montagnes fantômes, d’une transparence presque cristalline. Le ciel, clair & froid, scintillait de toutes ses constellations, &, autour des grandes figures célestes, les petites étoiles, fourmillantes, innombrables, dardaient des lueurs si vives qu’à de certains moments, dans ce silence infini de la steppe, Augustin croyait entendre crépiter des lampes sur un candélabre géant…