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davantage un solitaire, à la façon des ermites égyptiens, puisqu’il vivait en compagnie de son fils Adéodat & d’un petit groupe d’amis : Évode, Sévère, Alypius & quelques autres. Il vivait dans une ancienne maison des champs qui avait autrefois appartenu à son père, aux portes de la ville, en face de la forêt pleine de rossignols. Et voici que, dans cette retraite délicieuse, après les grands élans de sa conversion, il éprouvait comme une fatigue d’âme, il sentait en lui une tiédeur de foi qui contrastait avec sa ferveur passée. Étaient-ce les souvenirs ravivés de sa brûlante jeunesse qui l’amollissaient ? Dans cette maison où il avait joué tout enfant, ces jardins qu’il avait pillés avec ses turbulents compagnons d’adolescence, il se laissait reprendre insensiblement aux va-