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lait s’abimer et se perdre. Sans avoir goûté la honte de la défaite, il rougissait au souvenir de la lutte, et Jacqueline, sa pieuse confidente, en avait gémi avant lui.

Une beauté mortelle ne pouvait le toucher, mais quel cœur, quelle âme, quel esprit ont pu faire tourner cette tête si bien faite et si bien organisée ! comme disait madame de Sévigné d’un évêque qui ne le valait pas. On a cherché indiscrètement et inutilement. Rien ne révélera cet innocent mystère caché depuis deux siècles.

On attribue à Pascal un discours sur les passions de l’amour. Le manuscrit, découvert par Cousin dans un recueil souvent consulté, a pour titre : Discours sur les Passions de l’amour, attribué à M. Pascal.

Le génie, dit-on, éclate dans ces pages. C’est un chef-d’œuvre, donc Pascal en est l’auteur ! Cousin argumente, à son ordinaire, avec trop d’éloquence : ce style brillant n’est pas celui de Bossuet, cette logique n’est pas celle de Descartes, ces chutes imprévues ne sont pas de La Bruyère, ce scepticisme n’est pas celui de La Rochefoucauld, ces élans vers le ciel ne sont pas ceux de Fénelon, et chacune de ces asser-