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sa fille ; Jacqueline l’accompagnait quelquefois, quelquefois restait à Paris, chargée de soigner Biaise et de veiller sur lui. Biaise, c’était l’ordre des médecins, cherchait le divertissement. Son cœur, toujours vide et inquiet, s’essayait, faute de mieux, aux frivoles distractions du monde. On jouait beaucoup alors et avec prodigalité. Pascal préludait, en perdant son argent à l’invention du calcul des probabilités, apprenant par expérience, avant de démontrer par raisonnement, qu’à tout jeu de hasard, le joueur loyal, si habile qu’il soit à régler ses mises, ne peut diminuer ses chances de perte.

Pascal, sans scrupules alors, assistait à la comédie. Comment aurait-il su plus tard, s’il n’avait quelquefois affronté le péril, le décrire avec tant de force ?

« Tous les grands divertissements sont dangereux pour la vie chrétienne, mais entre tous ceux que le monde a inventés, il n’y en a point qui soit plus à craindre que la comédie. C’est une représentation si naturelle et si délicate des passions qu’elle les émeut et les fait naître dans notre cœur, et surtout celle de l’amour,