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Pascal. Les conséquences possibles de son action ne le faisaient ni trembler ni gémir. Sa conscience était tranquille.

Jamais les principes de Pascal n’ont changé.

« Si j’étais, écrit-il dix ans après, dans une ville où il y eut douze fontaines et que je susse certainement qu’il y en a une empoisonnée, je serais obligé d’avertir tout le monde de n’aller point puiser de l’eau à cette fontaine. Et comme on pourrait croire que c’est une pure imagination de ma part, je serais forcé de nommer celui qui l’a empoisonnée, plutôt que d’exposer toute une ville à s’empoisonner. »

Dans une lettre célèbre, restée trop longue faute de temps pour la faire plus courte, c’est la dix-septième des Lettres provinciales, Pascal déclare qu’en matière aussi grave, la prescription n’existe pas. Parlant d’un attentat contre la Foi, oublié depuis trente-six ans, il s’écrie :

« Vous en connaissez l’auteur, mes pères, et par conséquent vous êtes obligés de déférer cet impie au roi et au Parlement pour le faire punir comme il le mériterait. »