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pas. On était au début de la Fronde. Les faveurs plus solides, dit Guy Patin, devaient alors être extorquées plus qu’obtenues. Etienne Pascal était de ces honnêtes gens dont parle La Bruyère, qui se payent de l’application qu’ils ont à leur devoir, par le plaisir qu’ils ont à le faire, et se désintéressent sur la reconnaissance, qui leur manque quelquefois.

Après avoir, pendant huit ans, géré les finances d’une grande province, jugé sans appel dans les cas les plus graves, accueilli ou rejeté des milliers de requêtes publiques ou privées, s’être vu chaque jour en position de refuser ou d’accorder des grâces, Etienne Pascal n’avait accru que ses embarras d’argent et la médiocrité de sa fortune. Il laissa sa famille très éloignée de la richesse.

Celui qui veut s’enrichir ne peut être juste devant Dieu, dit le sage : Qui festinat ditari, non erit innocens. Le pieux Étienne le savait.

Les rentes sur l’Hôtel de ville étaient mal payées. Guy Patin, dans une lettre du 16 novembre 1649, nous en donne des nouvelles :

» Il y a ici beaucoup de gens fort incommodés