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» Dès que la comédie fut jouée, je descendis du théâtre avec le dessein de parler à madame d’Aiguillon ; mais M. le Cardinal s’en allait, ce qui fut cause que j’avançai droit à lui, de peur de perdre cette occasion-là en allant faire la révérence à madame d’Aiguillon ; outre cela, M. de Montdory me pressait entièrement d’aller parler à M. le Cardinal. J’y allai donc, et lui récitai les vers que je vous envoie, qu’il reçut avec une extrême affection et des caresses si extraordinaires que cela n’était pas imaginable. Car, premièrement, dès qu’il me vit venir à lui, il s’écria : — Voilà la petite Pascal ! » et puis il m’embrassait et me baisait et, pendant que je disais mes vers, il me tenait toujours entre ses bras et me baisait à tous moments avec une grande satisfaction et puis, quand je les eus dits, il me dit : — Allez, je vous accorde tout ce que vous demandez ; écrivez à votre père qu’il revienne en toute sûreté.

» Après cela, comme madame d’Aiguillon s’en allait, ma sœur l’alla saluer, à qui elle fit beaucoup de caresses, et lui demanda où était mon frère et dit qu’elle eût bien voulu le voir.