Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/57

Cette page n’a pas encore été corrigée

heures et lui parla presque toujours de vous de sa part et non pas de la vôtre, c’est-à-dire qu’il lui dit qu’il vous connaissait, lui parla fort avantageusement de votre vertu, de votre science et de vos autres bonnes qualités. Il parla aussi de cette affaire de rentes et lui dit que les choses ne s’étaient pas passées comme on l’avait fait croire et que vous vous étiez seulement trouvé une fois chez M. le Chancelier et encore que c’était pour apaiser le tumulte et pour preuve de cela il lui conta que vous aviez parlé à M. Foquet d’avertir M… ; il lui dit aussi que je lui parlerais après la comédie. Enfin, il lui dit tant de choses qu’il obligea M. le Cardinal à lui dire : — Je vous promets de lui accorder tout ce qu’elle me demandera. M. de Montdory dit la même chose à madame d’Aiguillon, laquelle lui disait que cela lui faisait grand’pitié, et qu’elle y apporterait tout ce qu’elle pourrait de son côté. Voilà tout ce qui se passa devant la comédie. Quant à la représentation, M. le Cardinal parut y prendre grand plaisir ; mais principalement lorsque je parlais, il se mettait à rire, comme aussi tout le monde de la salle.