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en est qu’on sait bien quel est l’objet de la géométrie et qu’il consiste en preuves, et quel est l’objet de la médecine et qu’il consiste en la guérison, mais on ne sait en quoi consiste l’agrément qui est l’objet de la poésie, on ne sait ce que c’est que ce modèle naturel qu’il faut imiter et, à faute de cette connaissance, on a inventé de certains termes bizarres, siècle d’or, merveille de nos jours, fatal laurier, et on appelle ce jargon, beauté poétique. »

Ainsi parlait Biaise vingt ans après, à l’époque où il écrivait : « Quelle vanité que la peinture, qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux ! »

Pauvre Jacqueline ! Le frère tant admiré, qui ne lisait guère de vers et ne regardait guère de tableaux, songeait à elle sans doute en dédaignant les poètes, peut-être à leur ami Philippe de Champagne en partant de la vanité de la peinture.

Un sonnet de Jacqueline sur la grossesse d’Anne d’Autriche fit plus de bruit que ses chansons galantes.