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inspiré ses déclarations de tendresse. Quelques chansons entendues au dessert donnèrent à l’aimable enfant l’idée de célébrer le vin, à peu près comme un élève de rhétorique chante les héros d’Homère ou les dieux de l’Olympe. Un riche gobelet, transformé en vase de fleurs, lui inspira ce couplet bachique :

À bas, à bas ces fleurs !
Vous profanez ce verre.
Le fade émail de ces couleurs
N’est fait que pour des pots de terre.
C’est pervertir l’ordre des choses.
Un métal si divin
N’est pas fait pour des roses :
Il est fait pour du vin.

Blaise admirait sa petite sœur : les rimes étaient correctes, la mesure irréprochable, les règles respectées. Le problème était résolu. Heureusement ce n’est pas un problème.

Blaise ne l’a jamais compris ; nous en avons la preuve dans ces lignes souvent reprochées à sa mémoire :

« Comme on dit beauté poétique, on pourrait dire aussi beauté géométrique et beauté médicinale, cependant on ne le dit point et la raison