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même, dans son ouvrage dont il ne reste que des fragments, avoir été moins heureux que lui ».

Mersenne, toujours empressé, adressa à Descartes le traité du jeune Pascal.

Descartes admirait peu et louait moins encore. Le sujet, d’ailleurs, n’était pas fait pour lui plaire. Passer sur le ventre à tous les géomètres était à ses yeux chose aisée. Son livre sur la géométrie, en rendant droits les chemins tortus et les raboteux unis, avait aboli le droit d’inventer avec génie dans une science désormais réduite en formules. Il le croyait, et le disait. C’est sur la vieille route cependant que Pascal, indifférent à la méthode de Descartes, faisait d’admirables rencontres.

Descartes répondit froidement, presque avec dédain, qu’avant d’avoir lu la moitié du livret sur les sections coniques, il avait reconnu que l’auteur avait appris de M. Desargues. Cela était vrai, mais pour le reconnaître, il n’était pas besoin de lire la moitié du livret. Pascal le disait formellement. Mais après avoir suivi les traces de Desargues, il fait de mémorables découvertes sur cette route qui devient sienne. Descartes n’en dit rien.