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plus longtemps la cause de son déplaisir. Mon père lui répondit : « Je ne pleure pas d’affliction mais de joie. Vous savez les soins que j’ai pris pour ôter à mon fils la connaissance de la géométrie, de peur de le détourner de ses autres études, cependant voici ce qu’il a fait. » Sur cela il lui montra tout ce qu’il avait trouvé, par où on pouvait dire en quelque façon qu’il avait inventé les mathématiques. »

Étienne Pascal manqua de prudence et d’adresse. Le livre d’Euclide devenu fruit défendu, et la géométrie entourée de mystère, devaient exciter la curiosité de Biaise, révélée déjà par des indices qu’on ne dit pas. Comment pouvait-il prier son père de lui enseigner les mathématiques si le but de cette science lui était resté inconnu ? Il n’aspirait pas assurément à apprendre la métoposcopie. Rien n’échappait à son attention ; les conversations des amis de son père, tous gens de savoir, avaient plus d’une fois sans doute agité son jeune esprit. Gilberte se persuade que pour atteindre la trente-deuxième proposition d’Euclide, il faut, de déductions en déductions, en