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riences, prêta l’oreille à tous les sons, et y remarqua tant de choses, qu’à l’âge de douze ans, il en fit un traité qui fut trouvé tout à fait bien raisonné.

Ce premier écrit de Pascal est perdu comme beaucoup d’autres de lui. Quelles que fussent les faiblesses du livret sur l’acoustique, ridée seule de le composer était une promesse qui en confirmait tant d’autres.

C’est au même âge, à peu près, c’est-à-dire pendant sa douzième année, que, d’après un récit devenu célèbre, Pascal découvrit, par ses propres réflexions, la somme des angles d’un triangle. Le récit authentique et sincère conserve, après trente ans écoulés, au moment où Gilberte l’écrivait, l’empreinte de l’émotion produite par une merveille et, pour ainsi parler, un miracle de génie. Il faut pourtant en discuter les détails.

« Mon père était homme savant dans les mathématiques, et avait habitude par là avec tous les habiles gens en cette science, qui étaient souvent chez lui ; mais comme il avait dessein d’instruire mon frère dans les langues,