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sortilège. La vieille après s’en être excusée, le promit, mais demanda une autre chose pour la faire mourir (parce que le sort était à la mort) au lieu de lui. Il lui voulut donner un cheval, mais elle se contenta d’un chat, et comme elle en emportait un, elle fut rencontrée par des personnes qui la querellèrent dans la montée, de sorte qu’étant épouvantée, elle jeta le chat par la fenêtre, qui était assez basse, et néanmoins il tomba raide mort ; ensuite elle alla choisir dans le jardin quelques herbes assez communes qu’elle mêla avec de la farine et en fit ainsi une espèce de gâteau qu’elle fit mettre sur le nombril de l’enfant. Aussitôt qu’on le lui eût mis, il tomba en léthargie dans laquelle on le crut mort. Les médecins y étant appelés le crurent mort ; il n’y eut que le père qui, y étant survenu, empêcha qu’on ne l’ensevelît et qui soutint qu’il n’était pas encore mort. Quelque temps après, cette vieille femme vint heurter à la porte ; le père ayant su que c’était elle, y courut et ne put s’empêcher de la frapper. Elle, sans s’étonner, lui dit qu’il avait raison de la battre, parce qu’elle avait oublie de lui dire ce qui devait arriver ; mais qu’elle