Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce livre, de composition facile, paraîtrait fatigant sans doute ; il ne sera pas sans intérêt d’en extraire une préface. C’est le parti que j’ai voulu prendre.


Il avait une éloquence naturelle qui lui donnait une facilité merveilleuse à dire ce qu’il voulait ; mais il avait ajouté à cela des règles dont on ne s’était pas avisé et dont il se servait si avantageusement qu’il était maître de son style ; en sorte que, non seulement il disait tout ce qu’il voulait, mais il le disait en la manière qu’il voulait et son discours faisait l’effet qu’il s’était proposé. Et cette manière d’écrire, naturelle, naïve et forte en même temps, lui était si propre et si particulière qu’aussitôt qu’on vit paraître les lettres ou Provinciales, on vit bien qu’elles étaient de lui, quelque soin qu’il ait toujours pris de le cacher même à ses proches.

Gilberte Périer.

Le livre des Pensées a surpassé ce que j’attendais d’un esprit que je croyais le plus grand qui eût paru en notre siècle et si je n’ose pas dire que saint Augustin aurait eu peine à égaler ce que je vois par ces fragments que M. Pascal pouvait faire, je ne sau-