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Elles buvaient le parfum de l’if et du buis… — Les rayons solaires, tamises par les arbres, — Mettaient une clarté vivante dans leurs yeux caves.

La vigueur venait peu à peu — Aux quatre soins qui étaient aussi quatre mères : — Et voici qu’elles ont retrouve leur première jeunesse.

Elles savent qu’en certain lieu de ce cimetière — Elles ont encore une sœur inhumée, — Laquelle se lèvera quand l’heure aura sonné pour elle.

Car les cinq sœurs sont des fées : — La mort n’est pour elles qu’un sommeil. La faux du Trépas — Ne saurait entamer leurs corps, jamais.


Après quelques moments passés dans l’attente, — Les sœurs, jeunes et belles, — Se trouvent à la fois debout dans le champ des morts.

Elles sont allées l’une vers l’autre : — Et les trois les plus jeunes tombent sur le cœur de l’aînée ! — Et celle-ci tremble de bonheur.

« — Oh ! le long sommeil que vous avez fait ! s’écrie Gwalia. — Depuis que vous dormez que de siècles ! — Moi, dans ma tombe, je veillais, l’angoisse me rongeant…