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COMME L’ON AIME EN BRETAGNE


— « Où sont vos deux joues en fleur ? — Vous êtes attristée, chère petite Anna. — Votre front blanc est plus pâle encore ; — Vos yeux sont remplis de larmes. »

— « Hélas, cher Yann, mon âme — Est angoissée jusqu’à mourir. — Et, si tu savais la nouvelle, — Aussi grand serait ton chagrin. »

— « Oh ! dis-moi, ma douce jolie, — Pourquoi ta tristesse ? » — « Ami, ne songe plus à moi désormais, — Jamais Annaïk ne sera joyeuse. »

Et la pauvre enfant disait : — « Ma pauvre petite vie est navrée. — Ma marâtre m’a vendue — À un étranger, hier matin.

Vendue à un homme plein d’orgueil, — Venu sans doute du pays français ; — Partout il marche le front orgueilleux, — Devant les hommes et devant Dieu.