V
MORT DE GEOFFROY DU PONTBLANC, CHEVALIER
Pays des hommes vaillants, d’autrefois et d’aujourd’hui, — Bretagne ! qui donc fut jamais plus brave que celui-ci ?
Les Anglais exécrables, ainsi que des loups, à minuit, — Par la trahison sont entrés dans la vieille cité.
Or Geoffroy du Pontblanc est encore éveillé dans son lit. — Un bruit le surprend. Il se jette sur son épée. —
Le bruit des armes !… « Les Anglais sont dans Lannion !… » — Point n’est besoin de cuirasse au chevalier vaillant. —
La ceinture de cuir de son épée, bouclée sur son corps nu, — La lance au poing, dans la rue, le voici.
Seul contre cent, seul contre mille, — Sa lance et son épée, à droite et à gauche, frappent.
Ainsi qu’un troupeau de moutons chassés par le berger, — Ensanglantés, les Saxons sont repoussés au centre de la ville.
La honte, dans leur cœur, enfin monta : — « Nous sommes mille ici, fuyant devant un homme nu !