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L’Ancienne, c’est notre mère Bretagne, — En son sein, le cœur enflammé : — « Plutôt, dit-elle, plutôt mourir ! — Jamais ne sera souillée la Bretagne. »

Debout ! enfants de l’Arvor ! — Qu’en nous monte la fureur, — La fureur sacrée pour chasser — Les ennemis de celle qui nous a nourris.

— « Dis moi, que ferais-tu, — Fils aimant, si tu voyais — Quelqu’un mépriser ta race ? » — « Ma lourde main, sur-le-champ, le rendrait muet. »

— « N’entends-tu pas l’Étranger — Calomnier journellement ton père, — Tes frères et ta mère ? » — « Si je l’entendais, il ne resterait point valide. »

— « Ouvre donc tes oreilles, alors : — Écoute et tous les jours tu entendras — Les paroles haineuses des hommes sans règle. » — « Je pourrais bien donner quelque mauvais coup. »

— « Alors donc sur eux tu cogneras : — Car ils déshonorent ta patrie ; — Ils abattent sa renommée et son langage : — Pour un Breton cela n’est-il pas une honte ?