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xviii

LA PROPHÉTIE DE GWIKLAN


J’entends la Harpe d’acier — Résonner sur la crête des montagnes, — Après avoir écouté de longs gémissements — S’élever, nuit et jour, au fond des bois.

La rude harpe de la mer répond — À la merveilleuse harpe des bois, — Et le sifflet du courlieu — Aux hennissements du pivert.

Entre Carnac et le Port-Blanc, — À travers les bruyères du mont de Brê, — En chaque vallon, sur chaque colline, — L’armée de Gwiklan est prête.

Elles sont accomplies, effroyable Barde aveugle ! — La plupart de tes prophéties : — Le sang chrétien, en ruisselant, — A fait tourner les roues des moulins.

Et les terres les plus mauvaises — Produisent le froment comme les meilleures ; — Et l’on tient, maintenant, en égal mépris — La terre nourricière et le sang.