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point la terre qui remue ! — Dans chaque cimetière paroissial des plaintes s’élèvent des tombes : — « Lourde est la terre foulée par les méchants. » — Arthur, Roi valeureux, tu n’es pas encore trépassé.

En Bretagne, on rencontre des foules inquiètes, qui vont, — À la nuit tombante, nul ne sait où ; — Elles glissent, plutôt qu’elles ne marchent, — Par les chemins creux, en agitant le bras… — Portez des armes de guerre sur les tombes des morts : — Faux aiguisées, haches, gourdins et lances : — Morts et vivants nous marcherons quand la trompe sonnera : — Arthur, Roi valeureux, tu n’es pas encore trépassé.

Chantez donc, ô Bardes, raidissez les cordes d’acier, — Que la Harpe guerrière soit plus sonore ! — Hommes instruits, mettez l’incendie dans chaque mot ; — Fils de la Cornouaille, soufflez sauvagement dans vos binious. — Vous tous dans le cœur desquels le sang bouillonne, — Sous les tyrans qui se rient de vos douleurs, — Que votre voix s’élève au ciel, en Arvor comme en Argoad : — Arthur, Roi valeureux, tu n’es pas encore trépassé.

Chantons tous d’une voix : « La Bretagne est le pays le plus beau. — Nul n’est plus courageux que le Breton. — Nul ne fut, nul n’est et nul ne sera plus courageux que lui ; — Seul contre dix, il se fait le défen-