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BYLINES - BYNS

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des bylines. De» ta xvn" siècle l’anglais Richard James en avait recueilli un certain nombre. En 1804 kirrha Danilov en publia un recueil dont la deuxième édition a paru a Moscou en 1878. kirieevsky de 1860 a 1874 a donné dix livraisons d’épopées populaires ; Ryhnikov, quatre volumes de 1860 à 1871 : Hillerding a recueilli un volume considérable des bylines de l’Onega qui n’ont été éditées qu’après sa mort, en 1873. Certains écrivains russes, L.-N. Tolstoï, V. Ostrogorsky ont cherché à grouper en une sorte de rapsodie les bylines relatives à tel ou tel héros ; mais ces chants épais n’auront jamais leur Homère. Plus récemment, V. Avenarius a donné le Livre des Bylines, anthologie intéressante qui contribuera certainement à vulgariser dans les masses du public russe le goût de ce genre de littérature (Saint-Pétersbourg, 1885). Transmises de siècle en siècle par les chanteurs ignorants, les bylines abondent en curieux anacbronismes. Ainsi elles mentionnent l’artillerie ou les lunettes d’approche dans la Russie du temps de saint Vladimir ; elles traitent du Cosaque llia de Mourom dont les exploits sont fort antérieurs à l’existence des Cosaques. Le rythme le plus fréquent des bylines est le rythme choraique, le dernier pied figurant un dactyle, avec trois accents par vers ; cette dernière règle est observée par la plus grande partie des rapsodes. Les licences poétiques sont d’ailleurs tort nombreuses. Les chanteurs qui les récitent sont le plus souvent des compagnons cordonniers ou tailleurs ; en général ils ne savent pas lire. Ils tendent de plus en plus à disparaître ; on ne les rencontre plus que dans les provinces éloignées des centres de civilisation, dans les gouvernements d’Olonets, Arkhangelsk, Perm, en Sibérie, dans des localités situées au milieu des marécages ou des forêts, notamment chez les raskolniks ou hérétiques restés fidèles aux traditions de l’ancienne Russie. On distingue différents cycles de bylines : celui des héros fabuleux, celui de Kiev, celui de Novgorod la Grande, ceux de Moscou, de Pierre le Grand, du xvin" et du xix e siècle. L. Léger. Bibl. : Archiv fur slawische Philologie. — A. Rambaud, la Russie épique ; Paris, 1876. — Wilhelm Woll-Niitt, Untersucliungen ûber die Volksepik der Grossraussen ; Leipzig, 187 l J. — A. Maikov, les Bylines du cycle de Vladimir (en russe) ; Saint-Pétersbourg, 1863. — Poliva--nov, les Bylines ; Moscou, 1888, in-4.

BYLING (Albert), surnommé le Regulus hollandais, capitaine zélandais, né vers la fin du xiv e siècle, enterré vif à Schoonhoven en 1423. Il était au service de la comtesse Marguerite de Hollande, lorsqu’elle lut attaquée par son fils Guillaume. Deux partis se formèrent, celui de la comtesse fut, on ne sait trop pourquoi, baptisé du nom de Hoeclcs (Hameçons) et celui du comte fut appelé Kabeljaauwsen (Cabillauds) (V. ce mot). Byling passa aux Cabillauds et tint longtemps lesHoecks en échec devant Schoon-Loven, mais, obligé de capituler, il fut condamné à être enterré vif. On raconte qu’il demanda un délai de quelques jours pour mettre ordre a ses affaires ; à l’heure prescrite, il revint, esclave de sa parole, se constituer prisonnier, et subit son supplice saus que son courage eut faibli un instant. Cet épisode, peut-être légendaire, des guerres civiles de la Hollande, a inspiré à Helmers un des plus beaux passages de son poème Neerlands Volk. BYN£US (Antoine), philologue hollandais, né à Utrecht en 1654, mort à Deventer en 1698. 11 fut un des meilleurs élèves du célèbre Graevius. 11 se fit ensuite ministre protestant et s’appliqua spécialement à l’étude des langues orientales et à l’exégèse biblique. Ses principaux ouvrages sont : Somnium de laudibus critices (1675) ; De Calceis Hebrœorum (1682) ; Cliristus crucifixus explicatio historiœ evangdicœ de nalivilate Cnristi (1688). Il obtint aussi de grands succès comme prédicateur. Ses serinons ont été publiés à La Haye en 1737 et réédités à Amsterdam en 1789. E. H. Bihl. : BiniMAN, Geschied. der Geld. Hoogeschool. — Glasius, Godgeleerde Nederland.

BYNG (Georges), vicomte Torrington, amiral anglais, né à Wrothaiu (Kent) le 27 janv. 1G03, mort a Londres h’ 17 janv. 1733. Cadet dans l’aimée de terre de 1681 ■’ 1684, il fut nomme lieutenant en 1685 et il sur nix une campagne aux Indes au cours de laquelle il rat ut une grave blessure dans un engagement avec les puate-. I [688, il eut à s’opposer au débarquement du prince d’Orange ; mais il se déclara bientôt en sa faveur, engagea la flotte dans ses intérêts et se chargea de d négociations pour le faire reconnaître roi d’Angleterre, Nommé contre-amiral en 1703, il lut envoyé a Alger où il signa un traité avec le dey. 11 prit brillamment part aux opérations de la guerre de succession d’Espagne et notamment s’empara de Gibraltar en l’Ui. Vice-amiral en 1706, il fut élu par Plyruouth à la Chambre des communes ou il représenta ce bourg jusqu’en 1721. La même année 1706, il alla défendre Barcelone, assiégée par le duc d’Anjou. Amiral de la flotte bleue, en 1708, il reconquit Minorque et empêcha, par des manœuvres navale-, le débarquement du prétendant en Lcusse. Lord de l’amirauté en 1709, amiral de la flotte blanche en 1710, il fut quelque temps en disgiàce pour son opposition à la politique de la reine Anne ; mais il reprit tous ses emplois à l’avènement de Georges I er . Créé baronnet en 171.). il porta un coup funeste aux grands projets du cardinal Alberoni (V. ce nom), en ruinant ses entreprises sur Naples et la Sicile, et en détruisant la flotte espagnole à Messine (1718-1720). Aussi fut-il nommé contre-amiial, pair d’Angleterre, vicomte Torrington et baron de Soutbill (1721). Comme premier lord de l’amirauté (1727), il s’est occupé activement des marins, améliorant leur condition, créant une caisse de retraite a pour les veuves des officiers. On a publié une relation de la campagne de Sicile intitulé Expédition to Sicily in the years 1118-nW ; Londres, 1759, in-8. R.S.

BYNG (John), amiral anglais, fils du précédent, né en 1704, fusillé le 14 mars 1757. Contre-amiral en 1745, amiral de la flotte bleue en 1756, il fut, à cette date, chargé de secourir Minorque, occupée par les Français qui assiégeaient Mabon. Le 20 mai Byng rencontra la flotte de la Galissonnière, en vue de Mahon ; il tenta de la séparer de son arrière-garde pour l’écraser plus facilement ; mais la Galissonnière fit échouer son plan en ordonnant à l’arrière-garde de rallier le centre à force de voiles, et il força les Anglais à s’enfuir après leur avoir infligé des pertes sérieuses, mais beaucoup moins considérables qu’on ne l’a dit. Le 27 juin le fort Philippe était pris d’assaut parles Français, et Mahon, qui avait la réputation d’être imprenable, capitulait le lendemain. L’Angleterre vu u d’échouer au Canada, l’échec de Minorque irrita le peuple au dernier point ; il demanda vengeance. Byng fut remplacé par l’amiral Hawke ; ramené prisonnier en Angleterre, il subit une détention de six mois. Puis il comparut le 28 déc. 1756 devant une cour martiale réunie à Portsmouth. On ne put prouver ni qu’il avait manqué de loyauté, ni qu’il avait manqué de courage pendant le combat. Toutefois, en vertu de l’art. 12 du C. pén. maritime, il fut condamné à mort « pour n’avoir pas fait tout ce qu’il aurait pu faire ». Il fut fusillé à bord du vaisseau le Monarque. Cette exécution, que le gouvernement jugea nécessaire pour apaiser le peuple, a soulevé l’indignation de l’Europe en 1757 et a été très sévèrement ju^ tous les historiens. R. S.

Bihl. : Dcfencc. as prescnled by Byng, and read in the court ; Londres. 1757, in-8. — (.’h. Fbarme, Trial of Ilyng ; Londres, 17. >7, in-t’ol. — Charles T’ roi d’Angleterre et Hing, amiral anglois, entretien de leurs ombres aux Cham)>s-Elisées ; Amsterdam, ~’.û. in-18. — Testament politique de Byng ; Paris, 1759, in-12. — Sbvfabt, Leben des Admirais Ilyng ; Nuremberg, 1757, ln-8. — Pajol, le* Guerres sous Louis A’V, (a Prise de Mahon ; Par. t. VI, in-8.

BYNKES, marin hollandais (V. Binkes).

BYNS (Anna), femme poète, béguine et BattTMM d’école, née probablement a Anvers vers 1495, morte en 1575. On possède très peu de renseignements certains sur