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 que ne regne encor dessus mon horizon
Ceste verte, animee, et boüillante saison
Qui rend le sang plus chaud, et le corps plus robuste !
Vos faveurs pourroient tant, brave et genereux roy,
Que peut estre le ciel verroit renaistre en moy
Un Ovide Second sous vous un autre Auguste.

A M. PUGET

Puget, bien que tu sois des derniers en mon livre,
Si t’auray-je tousjours des premiers en mon cœur
Te voyant d’un esprit sage et plein de vigueur,
Qui cherit les vertus et se plaist à les suivre.
De te faire en mes vers eternellement vivre,
Si je le promettois je serois un mocqueur :
Les vers ne rendent rien sur la Parque vainqueur :
Finir est un tribut dont nul ne se delivre.
Les plus parfaits écrits periront quelque jour :
Car rien n’estant durable en ce mortel sejour,
L’univers mesme en fin perira par la flame :
Mais si quelque amitié survit à l’univers,
À faute de te rendre immortel en mes vers,
Je rendray ta memoire immortelle en mon ame.

A M. DE BOURGUEIL

Prelat qui jeune d’ans te couronnes des graces
Dont on voit des vieillards orner leurs cheveux gris,
Et de qui l’on peut dire, en lisant tes escrits,
Qu’égal aux plus âgez tes égaux tu surpasses :