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Là de tous les costez ils alloient accourant,
Et leur bien et leur vie aux hazards preparant :
Resolus de me suivre en quelque part du monde
Qu’il me pleust les mener par les plaines de l’onde.
Or desja voyoit-on sur l’onde se lever
L’astre annonçant Phoebus estre prest d’arriver,
Et les troupes des grecs de pillage chargees
Tenant de tous costez les portes assiegees,
Nul espoir de secours ne s’offroit à nos yeux,
De la part des mortels, ny de celle des dieux.
Je pars, environné de la bande compagne,
Et mon pere enlevant tire vers la montagne.

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  1. Voicy quelques vers que le traducteur a Changez depuis l’impression, non pour les Estimer meilleurs que les autres, mais pour ce Qu’ils semblent un peu mieux exprimer l’intention de Virgile. Page 322me vers 5me et 6 me on peut lire
    Jusqu’à tant que leur camp fist voile à la retraite,
    Si forcé du destin d’avanture il l’eust faite.
    Page 334me vers 19me et 20me on peut lire
    Mais je brusle d’ardeur de soudain m’aller rendre
    Au fort avec les miens, et me perdre en sa cendre.
    Il y en a une infinité d’autres, où le lecteur Jugera, s’il luy plaist, que s’il eust esté possible De traduire Virgile plus exactement, en conservant La grace et la beauté du vers françois, on s’y fust Plus religieusement obligé. Mais il y a mille lieux, Où l’on ne sçauroit se monstrer fort exact Interprete, qu’on ne soit