Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/264

Cette page n’a pas encore été corrigée


EPITAPHE CHRISTOPHLE DE THOU

Apres avoir long-temps heureusement porté
Dans un corps vif et sain une ame vive et saine :
Le premier en estat d’une cour souveraine,
Et le second à nul en prudence et bonté :
En fin, venu le jour à ses ans limité,
Icy le grand De Thou fit reposer sa peine,
Pour la celeste vie abandonnant l’humaine,
Et trouvant pour le temps l’heureuse eternité.
Incoupable en sa vie, en sa mort admirable
Il s’est tousjours fait voir à soy-mesme semblable,
Tant que mesme en l’orage il sembloit estre au port.
Ô seigneur tout-puissant, octroye à mon envie
Ou pour mourir heureux une aussi sainte vie,
Ou pour revivre au ciel une aussi belle mort.