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Mais l’heur qui rendoit lors ton esprit plus content
N’estoit qu’un avant-jeu de celuy qui t’attend,
Afin d’eterniser l’honneur de ta memoire :
Ton pouvoir n’estant lors qu’à l’aube de son jour,
Et touchant maintenant au midy de son tour,
Pour n’arriver jamais au couchant de sa gloire.
En vertu de ce bien qui t’est promis des cieux,
Au lieu des puissants ducs qui furent tes ayeux,
Il t’est né des enfans de ce foudre de guerre :
Enfants qui desormais, par les celestes loix,
Ne peuvent estre au monde autres princes que rois,
Ny rois d’un autre estat que de toute la terre.
Puissent-ils en tenir le sceptre entre leurs mains,
Justes, vaillants, heureux, devots, sages, humains,
Rendants tout l’univers le livre de leurs gestes ;
Et de tant d’ornements sainctement revestus,
Qu’ils semblent meriter pour leurs seules vertus,
Ce qu’ils possederont par les arrests celestes.
Moy puissé-je envoyer ton renom et le leur,
Et le tien, ô grand roy, nostre gloire en valeur,
Jusqu’aux derniers confins des provinces estranges.
Puisse la main divine à jamais vous benir ;
Et la publique voix des siecles advenir
Estre un jour sous mes chants l’echo de vos loüanges.

HYMNE