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PARAPHRASE PSEAUME 43

Mon cœur sent dedans moy son desir le presser
D’enfanter les saincts vers qu’un celeste penser
Y conçoit en l’honneur du plus grand roy du monde :
D’un roy que je dirois le premier de nos jours,
S’il nous estoit permis par les loix du discours
De conter pour premier un que nul ne seconde.
Desja tant de vitesse empenne mes propos,
Qu’ils pourroient devancer le vol le plus dispos
De la plume d’un scribe extreme en diligence,
Comme n’estans polys par aucun art humain,
Mais un divin esprit les dictant à ma main,
Et la verité seule en estant l’eloquence.
Ô roy de qui la vraye et parfaite beauté
C’est la valeur, prudence, et justice, et bonté,
Qui rend si glorieux le renom de tes armes ;
Que de faveurs du ciel Dieu te fait recevoir !
Et que sa grace a mis en tes mains de pouvoir !
En ton cœur de conseils ! En tes levres de charmes !
Ceins, valeureux guerrier, ceins autour de tes reins
Ceste fameuse espee à qui l’heur de tes mains
A tant acquis de nom, de puissance, et de gloire :
Fais en vivre sans fin et la vaillance et l’heur,
Et consacre à jamais son heureuse valeur,
En paix, à l’ornement ; en guerre, à la victoire.
D’autres roys, dont la pompe enrichit les habits,
Flambent de diamants alliez aux rubis,