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Inés de Cordoüe,

elle s’accoûtumoit à luy donner dans ſon eſprit une figure humaine ; & meſme une figure aimable, peu à peu elle ſouffrit qu’il luy parlaſt d’amour. Il luy ſembloit que les diſcours d’un arbre ne pouvoient eſtre dangereux. Le roſier ſçut ſe prevaloir de cette diſpoſition favorable ; il en diſoit beaucoup, mais il faiſoit entendre qu’il en ſupprimoit encore davantage ; & par un deſordre au deſſus de l’éloquence, il la perſuadoit qu’elle eſtoit tres tendrement aimée.

La Princeſſe ſongeoit ſi ſouvent au prodige du roſier, qu’enfin elle ne penſa plus à autre choſe. Le Cabinet de marbre eſtoit le