Page:Bernard - Inès de Cordoue, 1697.pdf/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lettre qu’il écrivit à Lindarache ſa mere, qui tenoit un grand rang dans le Royaume, & à qui toutes les perſonnes diſtinguées ou par la naiſſance ou par le merite, venoient rendre leurs reſpects. Lindarache tranſportée de joye lut cette lettre à tous ceux qui venoient chez elle le jour qu’elle la receut, & Fatime qui cherchoit ſans ceſſe des occaſions de s’informer de la ſanté d’Abenamar, y eſtant arrivée dans le temps qu’on liſoit cette lettre, on en continua la lecture, & on luy dit que c’étoit une lettre de luy. Fatime fut ſurpriſe de n’avoir pas receu une pareille lettre ; & ce ſentiment ſuſpendit en elle la joye d’apprendre que la ſanté d’Abenamar commençoit à ſe rétablir. Elle penſa cependant qu’elle ſe preſſoit trop de le condamner, qu’il n’étoit pas vrai-ſemblable, non ſeulemẽt qu’il l’eût oubliée, mais qu’il ne lui rendit pas les premiers ſoins,