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croit point, où les frais de transport le rendent d’un prix élevé, sert, comme en Égypte la fiente de chameau, au chauffage des habitants. Mais les fermiers emploient non-seulement pour cet usage le fumier de leurs étables, ils dépouillent aussi les pâturages des excréments laissés par les animaux, et les privent ainsi d’un engrais excellent et très économique. Si un tel état de choses ne se modifie point, l’agriculture restera longtemps stationnaire dans le marais ; les herbages comme les champs perdront de leurs précieuses qualités et deviendront peut-être insuffisants pour répondre aux exigences qu’ont leur demande.

Puisqu’il est vrai que le bois de chauffage n’est pas à la portée de la bourse du pauvre, que l’on se serve du fumier pour faire le feu ; mais qu’on le rende au sol après sa combustion. Tout sera pour le mieux ; deux buts économiques, au lieu d’un seul, seront atteints. Il aura donné du feu pendant l’hiver, et cet usage ne lui aura point enlevé toutes ses propriétés. Ses cendres renfermeront toujours de la soude, de la chaux, de la magnésie, etc., qui engraisseront les terres et fourniront un amendement très propre à atténuer la compacité de ce sol froid qui, sous l’influence de la sécheresse, se crevasse et brise les racines des plantes.

Le marais fournit des céréales en quantité suffisante à l’alimentation des populations qui l’habitent ; il en livre même au commerce. Le blé, l’orge, l’avoine sont cultivés avec avantage ; l’orge surtout y est de première qualité. La fève de marais est aussi cultivée sur une grande échelle et avec beaucoup de profit. Enfin le colza, le lin, le chanvre ne sont pas inconnus dans notre contrée.

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