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sont abondantes ; enfin, les composées, les ombellifères, les joncées sont plus ou moins nombreuses, selon les localités.

Les pacages, soumis à la dépaissance pendant la plus grande partie de l’année, sont cependant destinés en partie à donner encore leurs foins pour la nourriture d’hiver. On retire les animaux trois mois avant la fauchaison, et l’herbe, loin de diminuer en qualité et en quantité, gagne en valeur. Elle devient moins haute, mais elle croit plus épaisse, plus fine, après avoir reçu des animaux un engrais excellent. Lorsque les foins sont enlevés, on ne fait point d’autres coupes et l’on y remet les animaux. Dans les prés bas, les plantes croissent avec une rapidité étonnante ; l’herbe y est longue et peu nutritive. Par suite d’inondations intempestives, le foin est quelquefois vaseux et toujours de médiocre qualité. Du côté de l’Océan, les bornes du marais offrent des variantes que nous devons faire connaître, car, au point de vue climatologique, elles jouent un rôle important sur les propriétés toniques des plantes.

Là, des dunes assez élevées, nues ou couvertes d’arbres résineux, viennent intercepter la brise fraîche de la mer et priver les herbes des effluves salines qui les rendent apétissantes et alibiles. Plus loin, des digues hautes et larges sont élevées et entretenues à grands frais. Ces chaussées, plantées de tamarins dont les longues racines affermissent le sol, sont souvent impuissantes contre les envahissements de l’Océan. C’est dans ces endroits, et auprès des fleuves, que s’élèvent les meilleurs produits. L’herbe, appelée mysote, y est sapide, et sert principalement à engraisser la belle race ovine dont le naufragé Walton a doté le pays, il y a bientôt huit siècles.