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tractilité tonique ; les tissus graisseux diminuent ; les membres deviennent plus forts ; leurs tendons, leurs muscles sont plus fermes, et ne pourrions-nous même pas avancer que sans l’influence d’un travail approprié à la force des animaux, ces tares osseuses que le cheval anglais a transmis à ses rejetons disparaîtraient en grande partie ? Ce qui tendrait à nous confirmer dans cette opinion, c’est que les questions d’hérédité, de fusion, d’organisation, mises de côté, le poulain de Saint-Gervais a hérité à un haut degré de l’énergie, de la pétulance qui fait le fond du cheval anglais son père. Dans les prairies, il se livre à de grands efforts ; les articulations n’étant pas bien consolidées, les points d’attache des muscles n’ayant pas encore atteint tout leur degré de solidité, il y a des distensions, quelquefois même des déchirements qui provoquent la venue de ces tares déplorables par leur fréquence.

Il est probable qu’un travail léger, tout en permettant d’utiliser le poulain, atténuerait cette ardeur inutile, l’habituerait à ménager ses forces, le fatiguerait un peu même, et sans lui ôter sa vigueur native, lui assouplirait le caractère et l’empêcherait de se livrer si fréquemment à ces courses intempestives, à ces bonds désordonnés qui entraînent quelquefois de fatales conséquences en faisant des non-valeurs de sujets de beaucoup d’espérance.

Mais cette mesure, qui serait avantageuse sous tous les rapports, ne peut facilement s’exécuter dans nos pays où l’élevage et la production marchent de pair. La propriété, dans le Sud du moins, n’est pas assez divisée pour pouvoir utiliser ces produits à un travail quelconque ; le même fermier élève trop pour élever bien ; puis la culture ne se fait-elle pas exclusivement avec les bœufs maraichins ?

Il n’entre point dans nos vues, du moins pour le mo-