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commune se placeront toujours plus avantageusement dans le commerce ; mais, tout bien considéré, une bonne bête ne coûte pas plus qu’une mauvaise, les avantages à en retirer sont plus grands : donc l’on ne devrait pas hésiter dans le choix à faire. « Dans le croisement des races équestres par l’étalon de course, a dit M. Magne, il est plus profitable de rester en-deçà de la limite, que d’aller en-delà. Dans le premier cas, on a des animaux faciles à vendre ; tandis que lorsque la limite est dépassée, il faut garder les produits. Même au point de vue de l’amélioration de la race, on arrive plutôt en procédant avec lenteur ; car c’est par le nombre de très bons chevaux pur sang ou demi-sang qu’il faut juger du progrès, plutôt que par le nombre total des métis. »

Il y aura donc avantage à rétrograder dans certains cas vers les races communes ; le but ne sera pas peut-être sitôt atteint, mais il le sera plus sûrement ; les animaux seront plus forts, plus robustes, plus acclimatés.

Nous savons que le produit de l’étalon de pur sang exige une nourriture substantielle, des soins entendus, car il est impressionnable ; aussi, si les fourrages ne sont pas assez abondants ou de médiocre qualité, si enfin, pour toute hygiène, il ne doit avoir que l’abandon complet dans lequel on laisse ordinairement les animaux dans nos pays, sa production ne sera pas profitable ; les sujets obtenus par ces croisements, ne trouvant pas les éléments nécessaires à leurs développements, ne pourront former que des non-valeurs. Que le riche élève selon ses goûts le fac-simile du pur sang, les fonds nécessaires ne lui manquent pas pour de telles avances. Le cheval fin trouvera chez lui l’écurie bien aérée et bien pavée, la nourriture alibile, le pansement régulier et l’exercice qui lui sont nécessaires.